OMICRON Magazine

oui ! J’espère sincèrement que nous aurons beaucoup moins de travail de routine à l’avenir, afin que nous puissions davantage nous concen- trer sur des tâches plus intéressantes. Je crois en l’innovation et j’essaie, tout comme le reste de mon équipe, de la faire avancer. Nous tenons les rênes pour construire l’environnement de travail de l’avenir. Les inquiétudes de mes étudiants de l’Université technique de Graz me font cepen- dant réfléchir :« Si les ordinateurs peuvent en faire davantage à l’avenir, à quoi cela sert-il d’étudier ? Qui aura encore besoin de nous ? » Pour moi, la réponse est très simple : nous aurons toujours besoin de personnel hautement qualifié et la demande en professionnels compétents ne va qu’augmenter. La technologie des systèmes de protection a été révolutionnée ces 20 der- nières années et de nombreuses choses ont déjà été automatisées et numérisées. Mais la charge de travail et la formation nécessaire n’ont pas di- minué, ou avez-vous déjà rencontré un ingénieur en protection qui a moins de travail aujourd’hui qu’il y a dix ans ? Même si les ordinateurs vont nous aider à intégrer et à visualiser encore plus rapidement nos tâches à l’avenir, les décisions devront toujours être prises par des humains. c’est très probable, en tout cas pour un grand nombre de tâches. Pour moi, c’est positif, mais je comprends très bien le malaise que cela provoque. Cela me rap- pelle les discussions enflammées lors du lancement de l’Airbus A320 à la fin des années 1980, le premier avion civil piloté à l’aide d’une commande de vol électrique : « Devrions-nous nous fier entièrement aux ordinateurs ? » Les ordinateurs nous aident et nous guident. Bien sûr, les humains sont toujours nécessaires pour prendre les décisions finales, mais ils sont de plus en plus guidés dans ce processus, car les ordinateurs leur suggèrent souvent les solutions possibles. Cela signifie qu’à l’avenir, même des tâches exigeantes pourront être traitées par un personnel moins qualifié travaillant à l’aide de paramètres de système central par défaut ou d’un opérateur. Par exemple, lorsque nous traitons des demandes de service chez ABB, nous sommes confrontés au défi de garder une vue d’ensemble de la grande va- riété des types de système existants. Grâce à la dernière technologie en date, à l’avenir, des experts seront « ame- nés sur site » numériquement pour aider nos techniciens de service. La numérisation ne signifie pas uniquement des modifications isolées de notre façon de travailler, mais un changement global de notre culture de travail. La seule véritable barrière à ce développement reste les humains qui ne sont pas prêts à accepter ces changements. Jochen Kreusel, Market Innovation Manager, ABB Power Grids Division PoIntS de vue En 2030, est-ce que votre travail de routine actuel sera effectué par des machines et des programmes informatiques ? dr. robert Schmaranz, Grid Control Manager, KNG-Kärnten Netz 46

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